Passer directement au contenu principal

itsme désormais disponible pour les jeunes de 16 et 17 ans

L’appli d’identité mise sur l’autonomie numérique des jeunes 

Les jeunes aussi peuvent désormais créer un compte itsme à partir de  
16 ans. L’appli d’identité souhaite ainsi réduire la fracture numérique chez les jeunes. Un tiers des jeunes Belges rencontrent en effet des difficultés face à la (r)évolution numérique. 

 

Quelque 80 % des Belges adultes (6,5 millions pour être précis) possèdent un compte itsme qui leur permet de s’identifier de manière numérique auprès de leur banque, de leur opérateur de télécommunications, de leur mutualité, des services publics... Jusqu’à aujourd’hui, les jeunes ne pouvaient pas créer de compte sur cette appli à succès, alors qu’il existe de plus en plus de situations dans lesquelles les moins de 18 ans auraient eux aussi bien besoin d’un compte itsme : pour s’inscrire dans l’enseignement supérieur, gérer l’administration d’un job de vacances, s’inscrire à l’examen du permis de conduire, s’inscrire en ligne pour les élections européennes, consulter leurs informations personnelles sur le site de leur commune, se connecter à l’appli CovidSafeBE, etc. 

Activation via la banque 

Après une analyse technique et juridique, itsme a décidé d’ouvrir également l’appli d’identité aux jeunes de 16 et 17 ans en Belgique. Ceux-ci peuvent désormais créer un compte itsme via leur banque (Belfius, BNP Paribas Fortis, ING, CBC, KBC, Fintro ou Hello Bank) s’ils ont récemment fait lire leur carte eID dans une agence. La création d’un compte itsme via la carte d’identité électronique n’est techniquement pas possible étant donné que le certificat de signature de l’eID, nécessaire pour confirmer l’inscription auprès d’itsme, n’est activé qu’à partir de 18 ans.  

Comme en témoigne Kato Mergan (17 ans) qui est ravie de pouvoir désormais se créer un compte itsme : « Au pire de la crise du coronavirus surtout, ce n’était pas toujours facile en tant que jeune de ne pas avoir de compte itsme. Je ne pouvais me connecter à l’appli CovidSafeBE que via l’itsme de mes parents, ou bien avec un lecteur de cartes qui fonctionnait souvent mal. Je me suis souvent énervée, d’autant plus que cela aurait été bien plus facile avec mon propre compte  
itsme. »  

Kato trouve que 16 ans est l’âge idéal pour s’enregistrer auprès d’itsme. « Je ne le ferais pas avant ça. Mais à 16 ans, c’est vraiment très pratique de pouvoir s’identifier en ligne. Et il s’agit de vos propres données d’identité. C’est logique qu’on ait son mot à dire. En tant que jeune, on se sent donc plus impliqué dans la société et on gagne en autonomie. » 

 

Créer son compte itsme® - avec votre banque

Des séries pour sensibiliser les jeunes à la numérisation 

itsme® a décidé d’unir ses forces avec la chaîne de télévision scolaire ED TV. Cette plateforme numérique pour les jeunes vise à faciliter la discussion de thématiques sociétales en classe. En concertation avec itsme®, ED TV a développé deux séries de fiction. Chacune de ces séries se compose de trois ou quatre épisodes de 10 minutes destinés au public néerlandophone et francophone. Chaque épisode s’accompagne d’un ensemble de kits didactiques permettant à la classe de poursuivre la discussion et de réaliser des projets sur ces thèmes. Grâce à cette collaboration, itsme® souhaite soutenir le développement de ED TV dans l’enseignement francophone. 

La première série de fiction, GrisVert (sur les « digital buddies » ou aidants numériques), montre le soutien que les jeunes peuvent apporter aux personnes qui rencontrent des difficultés avec les outils numériques, comme leurs grands-parents ou leur voisin(e). Ils apprennent par exemple à ces personnes comment joindre un fichier à un e-mail.  

Thijs Antonneau (25 ans), qui joue le rôle de Youssef, constate aussi dans sa propre vie que les jeunes peuvent être des digital buddies. « Aujourd’hui, tout tourne autour du smartphone, c’est pourquoi j’essaie de montrer à mon grand-père comment tout cela fonctionne. Il possède l’appli itsme, mais il ne l’utilise pas encore beaucoup. Il n’a jamais eu l’habitude de ces outils numériques, donc il a plus de mal à se familiariser avec ces outils. » « Pour les personnes âgées, tout va tellement vite », ajoute Laure Ven (25 ans), qui interprète le rôle d’Amalia dans la série d’ED TV. « Nous avons grandi dans un monde numérique, mais pour eux, c’est une nouveauté de ces dernières années. C’est forcément difficile d’essayer de s’y retrouver en tant que personne âgée. Les jeunes ont clairement un rôle à jouer pour les y aider. » 

Mais même pour les jeunes, il n’est pas toujours évident de naviguer dans le monde numérique, même s’ils ont grandi avec lui. La deuxième série de fiction d’ED TV et itsme, Le poisson-chat et la souris (sur la cybersécurité), montre aux jeunes les dangers d’Internet et leur prodigue des conseils sur la façon d’assurer la cybersécurité lors de leurs interactions en ligne. Selon Laure Ven, l’enseignement pourrait en faire nettement plus pour renforcer la prise de conscience des médias chez les jeunes. « Le contenu pédagogique actuel ne correspond pas à la vie réelle. Je participe moi-même à un certain nombre de propositions éducatives, et on parle par exemple de l’utilisation de photos sur les réseaux. Les jeunes ne comprennent bien souvent pas qu’il faut une seconde pour envoyer une photo, mais qu’elle reste en ligne pour l’éternité.  L’école pourrait les préparer encore mieux à la vie pratique. »  

Il ressort du Digimètre d’Imec (2021) que les jeunes flamands accordent de plus en plus d’importance à la prise de conscience des dangers des médias. Ils cumulent moins de plateformes de réseaux sociaux, s’imposent un plus grand nombre de règles et souhaitent davantage de contrôle sur leurs propres données. 

 

LA FRACTURE NUMÉRIQUE CHEZ LES JEUNES : QUELQUES CHIFFRES 

En ouvrant ses services aux jeunes de 16 et 17 ans, itsme espère faire adhérer cette génération plus rapidement à la numérisation. En effet, même s’ils ont grandi avec Internet, on constate l’apparition d’une fracture numérique plus profonde chez les jeunes. En 2021, un tiers des jeunes de 24 ans (33%) présentaient des lacunes en termes de compétences numériques. C’est ce que révèle le récent Baromètre Inclusion numérique de la Fondation Roi Baudouin, qui se base sur des statistiques flamandes, wallonnes et fédérales. Les jeunes faiblement qualifiés, en particulier, ne correspondent pas au stéréotype des « natifs du numérique » (« digital natives »). 45 % d’entre eux présentent un manque de compétences numériques, contre 22 % des jeunes possédant un diplôme de l’enseignement supérieur. On observe aussi un fossé croissant en matière d’administration en ligne. En 2021, 56 % seulement des jeunes faiblement qualifiés ont eu recours à l’administration en ligne, contre 86 % des jeunes diplômés du supérieur. Entre 2019 et 2021, cet écart s’est creusé de 28 % à 30 %. Tout cela « soulève toute la difficulté que pose la numérisation de nombreux services », affirme l’étude. Il existe un « seuil minimal de compétences requis pour évoluer sans entrave dans le monde numérisé en perpétuelle transformation.  Ce mouvement de fragilisation demeure [...] particulièrement problématique pour [certains groupes] ».  

Le Digimètre annuel du centre de recherche Imec présente également des chiffres peu réjouissants. Les jeunes flamands ont beau se trémousser avec leurs smartphones et TikTok, un quart (24%) des 16-24 ans n'est pas au courant du jargon numérique. Le cloud, la 5G, l'authentification à deux facteurs, ... pour 1 jeune sur 4, ce sont juste des termes trop techniques que l'on suppose implicitement connus et maîtrisés. 17% disent même éviter certaines applications numériques parce qu'elles ne leur sont pas familières. "Nous sommes confrontés à un défi gigantesque en tant que société pour combler ce fossé numérique le plus rapidement possible", a déclaré l'Imec.  

La génération des ’digital natives’ ayant grandi dans un monde en constante évolution au niveau du numérique, serait naturellement plus compétente. Or, ces jeunes ne disposant souvent que d’un smartphone (97% d’entre eux) se retrouvent souvent démunis face à un autre outil informatique. Selon le Baromètre sur la maturité numérique des citoyens wallons (2021), réalisé par Digital Wallonia, en ce qui concerne les démarches administratives en ligne, les sites administratifs sont peu prisés des plus jeunes de 15 à 25 ans, à l’exception de celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et sont surtout privilégiés par les classes de 25 à 55 ou 60 ans. Ils sont aussi significativement plus utilisés par les personnes ayant obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur et/ ou universitaire. Toujours selon le Baromètre wallon,  l’éducation scolaire au numérique doit être drastiquement renforcée, que ce soit pour les notions de base à l’école fondamentale ou encore des aspects plus spécifiques comme la sécurité en ligne, abordée à partir de la 6ième.